Il parait d'abord étrange que le mot urbanité ait eu tant de peine à s'établir dans notre langue ; car quoique d'excellents écrivains s'en soient servi, et que le dictionnaire de l'académie française l'autorise, on ne peut pas dire qu'il soit fort en usage, même aujourd'hui. En examinant qu'elle en pourrait être la raison, il est vraisemblable que les François qui examinent rarement les choses à fond, n'ont pas jugé ce mot fort nécessaire ; ils ont cru que leurs termes politesse et galanterie renfermaient tout ce que l'on entend par urbanité ; en quoi ils se sont fort trompés, le terme d'urbanité désignant non-seulement beaucoup plus, mais quelquefois toute autre chose. D'ailleurs urbanitas chez les Romains était un mot propre, qui signifiait, comme nous l'avons dit, cette politesse d'esprit, de langage et de manières, attachée spécialement à la ville de Rome ; et parmi nous, la politesse n'est le privilège d'aucune ville en particulier, pas même de la capitale, mais uniquement de la cour. Enfin l'idée que le mot urbanité présente à l'esprit, n'étant pas bien nette, c'est une raison de son peu d'usage.
(Jurisprudence) termes latins usités dans les actes et dans le style judiciaire, pour annoncer que l'on omet, pour abréger, le surplus d'une clause dont il n'y a que la première partie qui soit exprimée. L'usage de ces mots vient du temps que l'on rédigeait les actes en latin, c'est-à-dire jusqu'en 1539 : on les a conservés dans le discours français, comme s'ils étaient du même langage, lorsqu'en parlant on omet quelque chose.
C'est surtout dans les actes des notaires que l'on use de ces sortes d'abréviations, par rapport à certaines clauses de style qui sont toujours sous-entendues ; c'est pourquoi on ne fait ordinairement qu'en indiquer les premiers termes, et pour le surplus on met seulement la lettre etc. c'est ce que l'on appelle vulgairement l'& caetera des notaires. Lire la suite...